« Oui, j’avais peur. Je pensais que mon bébé et moi pourrions mourir. Mais j’ai vu la Garde civile et j’ai commencé à lui faire signe. [...] Il a vu que j’avais ma fille, il l’a prise dans ses bras et l’a ramenée à terre. »
À Ceuta, 200 mineurs non-accompagnés vont être transférés vers le continent, tandis que 7500 migrants ont été renvoyés au Maroc. C’est un accord entre le ministère espagnol des Droits sociaux et plusieurs régions autonomes qui va permettre ce transfert.
Un accord qui ne concerne aucun des enfants arrivés dans l’enclave espagnole de Ceuta, au milieu des 8000 à 10 000 migrants entre les 17 et 19 mai derniers.
Parmi eux, un bébé de deux mois, dans les bras de son sauveteur de la Guardia Civil, avait fait le tour des réseaux sociaux. Sa mère, Naima, a été retrouvée. Elle se cache, avec son bébé et ses deux autres enfants âgés de 5 et 12 ans, de peur d’être renvoyée au Maroc.
Naima a raconté sa détresse. Son témoignage a été retranscrit dans les colonnes du média espagnol La Sexta.
Elle commence par se rappeler de Juan Francisco Valle, l’homme qui a sauvé son bébé.
« Oui, j’avais peur. Je pensais que mon bébé et moi pourrions mourir. Mais j’ai vu la Garde civile et j’ai commencé à lui faire signe. [...] Il a vu que j’avais ma fille, il l’a prise dans ses bras et l’a ramenée à terre. »
Puis elle affirme que la peur qu’elle a vécu ce jour-là est moindre que celle qu’elle vit au Maroc.
« J’ai eu bien plus peur au Maroc que ce jour-là en mer. [...] Je suis venu parce que je n’avais pas d’autre moyen. Je sais que beaucoup de gens sont morts en mer et beaucoup se sont pendus et se sont suicidés. Je n’avais pas d’autre solution, à cause de la faim. »
Selon le European Council on Refugees and Exiles, réseau européens de plus de 100 ONG, « 800 enfants ont été entassés dans des entrepôts industriels pour subir une quarantaine de dix jours ».
M.C.